Tout le monde (je m’inclus dans ce joli lot) étale gaiement sur les réseaux sociaux son problème de “delulu” (comprendre delusion), mais si on traduit littéralement, delusions signifie délires – au sens psychiatrique du terme.
Au-delà du problème que cela pose de manière éthique – la santé mentale ne devrait pas être un terreau fertile pour nos blagues, même si je vois l’attrait. J’ai récemment lu dans un contenu partagé par Maheva Stéphan-Bugni, que vous connaissez peut être sous le nom d’astrotruc ou encore seum contre tous, que le fait de voir fleurir de manière de plus en plus banale des termes de diagnostiques psychiatriques dans nos vocabulaires était à la fois inquiétant et un indicateur de la place que le sujet de la santé mentale prend dans notre société – et notre économie (elle parlait des liens entre capitalisme et santé mentale, c’était très intéressant mais en story sur Instagram donc éphémère). Il est important de constater que la santé mentale, au même titre que la spiritualité et les pratiques new age ou encore le bien-être au sens plus large, vit un essor considérable. On pourrait y voir une avancée majeure si cet essor n’était pas empreint du sceau quasi royal des réseaux sociaux et des tendances qui y font la loi. Je suis de nombreux comptes Instagram qui parlent de psychologie – plus ou moins scientifiques, pour beaucoup très satiriques (oui ce sont des memes principalement). On y rit ensemble de nos problèmes de santé et puis on vaque à nos occupations… Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet qui mériterait un article avec un peu plus de recherche pour proposer une réflexion plus approfondie.
J’ai choisi cet exemple car cette tendance, dont le slogan serait “delulu is the solulu”, fait l’apologie de la déresponsabilisation et du déni comme mode de fonctionnement. Même si le second degré est de mise, pas la peine de me tomber dessus, je me demande ce que cela dit de notre société ?
J’ai donc eu envie de creuser un peu le sujet qui se cache derrière le fait de prendre ses responsabilités et de faire face aux situations auxquelles nous sommes confrontés : prendre des décisions.
Pourquoi prendre des décisions est important ?
Loin de moi l’idée d’enfoncer des portes ouvertes. Mais je pense qu’une piqûre de rappel ne fera de mal à personne.
Il y a quelques années, suite au premier confinement j’ai traversé une année (ok, peut être deux) difficile. J’ai remis en question énormément de choses dans ma vie et je me souviens à l’époque dire à plusieurs reprises à ma psy “je voudrais rendre mon libre arbitre”. Ça peut vous paraître extrême mais j’étais tellement épuisée et paumée que je n’arrivais pas à prendre des décisions, pas même les plus banales qui soient : choisir ce que je voulais manger, regarder sur Netflix, où aller en vacances…
Pourquoi je vous raconte ça ?
Parce que dans nos quotidiens nous sommes confrontés quasiment en permanence à des choix, les prises de décision, aussi minimes semblent-elles, rythment nos journées. Il est donc compréhensible que soumis à une trop forte pression nous finissions par abdiquer au sein de nos propres royaumes. Dès lors, les décisions sont soit évitées, soit bâclées, soit remises dans les mains du premier venu.
Pourtant nos prise de décisions, nos choix, notre libre-arbitre sont les garants de notre liberté. Seulement nul ne peut être libre sans être responsable.
Un de mes ouvrages préférés, le premier qu’on m’a offert quand j’ai démarré en freelance, est “The Compound Effect” de Darren Hardy. Il est rempli de “nuggets” comme on dit. Le plus gros nugget que j’ai trouvé et qui ne m’a pas quitté depuis 5 ans est le suivant : own it 100%.
You alone are responsible for what you do, don’t do, or how you respond to what’s done to you. This empowering mindset revolutionized my life. Luck, circumstances, or the right situation wasn’t what mattered. If it was to be, it was up to me. I was free to fly. No matter who was elected president, how badly the economy tanked, or what anybody said, did, or didn’t do, I was still 100 percent in control of me. Through choosing to be officially liberated from past, present, and future victimhood, I’d hit the jackpot. I had the unlimited power to control my destiny.
Darren et son sourire Colgate – blague à part, allez regarder quelques unes de ses vidéos si vous ne lisez pas le livre !
Le fait de comprendre à quel point prendre ses responsabilités était essentiel m’a poussé à voir d’un œil nouveau les situations dans lesquelles je me trouvais. Cela m’aide chaque jour à me remettre en question et à prendre des décisions, même les plus difficiles.
Lorsque nous prenons des décisions, nous prenons nos responsabilités. Nous ne pouvons alors pas rendre nos décisions aux autres, puisque je ne pense pas que vous vouliez rendre votre liberté à autrui.
J’ajouterai à cela mes dernières avancées sur le sujet. Ma sexothérapeute m’a demandé il y a quelques mois de reconnaître mes désirs et envies. Pas uniquement dans le cadre de ma sexualité mais bien dans tous les domaines de ma vie. Je me suis aperçue que souvent je ne savais pas vraiment ce que je voulais et que je laissais donc d’autres décier à ma place. J’avais à nouveau glissé sur la pente dangereuse où je ne prenais plus 100% de responsabilité. Alors elle m’a fait faire l’exercice que je ne peux que vous recommander de m’arrêter régulièrement dans ma journée (j’ai mis des timers sur mon téléphone) et de me demander ce dont j’avais envie à ce moment précis : s’étirer, boire un verre d’eau, manger, aller prendre l’air, etc. Cet exercice des plus banals m’a permis de dire plus facilement aux personnes autour de moi ce que je souhaite et par extension de prendre des décisions même concernant les choses les plus élémentaires de mon quotidien.
Prendre des décisions est un processus qui s’avère plus complexe qu’il n’y paraît et qui pourtant est une composante essentielle de la construction et de l’affirmation de notre identité et de notre indépendance.
Comment fait-on pour prendre des décisions ?
La prise de décision peut se faire de façon quasi intuitive quand on s’exerce à être connecté à ses besoins et envies mais nous allons parler ici des décisions plus complexes que vous pouvez rencontrer.
J’ai vu beaucoup trop de personnes ces dernières années remettre des décisions de la plus haute importance dans les mains de personnes qui étaient souvent bien plus qualifiées en marketing qu’en réelle stratégie business, ou tout autre domaine pour lesquels on pouvait faire appel à elles. Je suis désabusée face au marché de l’accompagnement, du coaching et du mentorat qu’il soit dans le domaine de l’entrepreneuriat ou dans le domaine du bien être et du développement personnel. J’ai moi-même arrêté d’accompagner les entrepreneurs en phase d’émergence de projet car la croyance en l’existence d’une solution miracle, d’une recette toute faite, est monnaie courante et je ne sais que trop bien que c’est un leurre.
Si vous regardez de plus près les formations, les accompagnements, les produits digitaux et tout le déballage qui se fait autour du sujet vous trouverez un point commun : des méthodes en x étapes pour aller d’un point A à un point B. Je suis persuadée que l’on peut aider une personne à faire avancer son projet avec x étapes et l’amener d’un point A à un point B. Seulement, pensez-vous que les centaines (milliers parfois) de personnes qui achètent la formation à la mode ont toutes un projet x avec des composantes identiques ? Sont-elles toutes au point A ? Souhaitent-elles toutes arriver au même point B ?
Le fait de proposer ce genre d’offres nie totalement l’unicité des personnes qui entreprennent, de leurs contextes et de leurs projets. Là encore, c’est notre volonté de trouver un raccourci ainsi que la facilité de ne pas avoir à prendre toutes les décisions difficiles qui incombent à celui ou celle qui créent son entreprise qui nous poussent à tomber dans le piège d’un marketing aux promesses toutes plus séduisantes les unes que les autres.
Cela m’amène aux deux points essentiels que je retiens quand il s’agit de prise de décision :
- la clarté mentale
- l’évaluation de la situation
Je suis abonnée à la newsletter de Shane Parrish, Farnam Street, et elle fait partie de celles que je préfère car j’y apprends toujours plein de choses. Il y a quelques mois de cela il a publié son premier livre intitulé “Clear Thinking” qui est une véritable mine d’or quand il s’agit de prise de décision.
Dans cet ouvrage, Shane Parrish nous explique que le point de départ pour toute prise de décision optimale est de bien se positionner et par là il entend faire en sorte que votre mode de vie vous place dans les meilleures conditions possibles. Peu importe que vous n’ayez pas pris le soin de vous positionner correctement jusqu’à aujourd’hui, ce qui compte est de commencer le plus rapidement possible.
L’exemple le plus courant de bon positionnement est celui de la personne qui économise pour anticiper un éventuel coup dur dans le futur. Sa position si le coup dur se présente sera plus agréable que celle de celui qui n’aura pas épargné – une histoire de cigale et de fourmis…
Se placer dans une bonne position passe par plein de petites actions qui accumulées donnent de grands résultats (on en revient au Compound Effet de Darren Hardy) : prendre soin de son sommeil, avoir une alimentation saine, s’investir dans ses relations. Tout cela vous permet d’être dans une position qui sera beaucoup plus confortable lorsque se présenteront des décisions complexes ou difficiles. Il est beaucoup plus facile de garder son calme lors d’une période qui va être très anxiogène quand on s’est exercé à réguler son système nerveux en amont de cette période. Imaginez que dans chaque petites décisions du quotidien vous préparez et facilitez les grandes décisions du futur (le futur pouvant arriver n’importe quand, oui c’est le jeu).
Dans son livre Shane Parrish présente quatre ennemis de notre clarté mentale qu’il décrit comme des défauts :
- Le défaut émotionnel : nous avons tendance à répondre aux émotions plutôt qu’à la raison et aux faits.
- Le défaut de l’égo : nous réagissons à ce qui menace notre valeur en tant qu’individu ou notre position hiérarchique dans un groupe.
- Le défaut social : nous avons tendance à nous conformer à la norme dans un groupe.
- Le défaut d’inertie : nous recherchons les habitudes et le confort, nous avons donc tendance à résister au changement, et à préférer les idées, les processus et les environnements qui nous sont familiers.
Les personnes qui parviennent à corriger ses défauts ont plus de chance de réussir car prendront des décisions en se basant sur des faits et des constats rationnels.
Ce qui m’amène à mon second point : l’évaluation de la situation.
Lorsque vous prenez une décision il vous faut donc savoir dans quel environnement vous vous trouvez. Quels sont les faits ? Qui sont les parties prenantes ? Quel est la “bigger picture” ?
Pour évaluer une situation correctement vous aurez besoin de collecter des informations, car votre évaluation dépendra de votre capacité à faire face aux faits en vous détachant de vos émotions. Oui, parfois il est important de se détacher des peurs, de la rancœur, des a priori, des affinités pour prendre une bonne décision.
Imaginez que vous cherchiez un nouveau prestataire pour le lancement de votre produit. Vous avez en lice un professionnel expérimenté A et un autre professionnel expérimenté B.
- A est un très bon ami, vous allez ensemble à un club de lecture et partagez de nombreuses journées de coworking. A est doué et possède un très bon portfolio mais parfois en retard sur ses dossiers.
- B est un inconnu que vous avez retenu suite à un processus de recrutement via une plateforme dédiée. Il remplit toutes les conditions que vous recherchez et arrive avec de très bonnes recommandations.
Si vous ne vous détachez pas de vos émotions ici vous risquez d’embaucher une personne qui pourrait mettre en retard votre lancement. Vous voyez où je veux en venir ?
La priorité doit être donnée aux faits et pour cela il va falloir collecter les informations de manière qualitative.
Prenez soin de collecter des informations qui arrivent avec le moins d’intermédiaires possibles entre la source et vous. Vous souhaitez mieux comprendre le propos de Shane Parrish ? Lisez son contenu, ne vous contentez pas de mes analyses et résumés. Il est très important d’obtenir des informations qui ne sont pas soumises aux biais et aux intérêts des personnes qui vous les rapportent.
Concernant les informations que vous collectez pour prendre des décisions, notez également que plus votre information est issue d’une source experte meilleur c’est.
Ainsi lorsqu’il s’agit d’évaluer une situation il sera essentiel de faire face aux faits, collecter des informations de qualité, prendre du recul et ne pas se laisser influencer par les biais qui sont les vôtres ou ceux de votre entourage.
Cela m’amène à vous parler des obstacles qui se présentent à nous lors de la prise de décision.
Quels sont les obstacles à une « bonne » prise de décision ?
Mettons nous d’accord sur la définition d’une “bonne” décision : ici on admettra que la décision sera bonne lorsqu’elle servira au mieux le résultat escompté.
Lorsque vous allez devoir prendre des décisions il faudra donc commencer par définir ce résultat escompté, quelle est l’issue la plus favorable pour vous ? Par conséquent quel est le problème auquel vous faites face ?
Pour faire simple :
- définir le problème
- explorer les solutions
- évaluer les options
- prendre votre décision
- exécuter l’option choisie
A chaque étape de ce processus les principaux bâtons dans les roues de votre carrosse seront les biais cognitifs. Il y a certainement d’autres obstacles, et je vous invite à nouveau à la lecture du livre de Shane Parrish – je vous promets je ne suis pas rémunérée pour vous rebattre les oreilles.
Alors qu’est-ce qu’un biais cognitif ? C’est un chemin qui se fait sans que vous vous en rendiez compte dans votre cerveau (et donc dans vos raisonnements) qui vient biaisé (oui surprenant n’est-ce pas) vos prise de décision et/ou vos actions. Ce concept a été théorisé dans les années 70 par deux psychologues : Amos Tversky et Daniel Kahneman. Ils étudiaient les prises de décisions irrationnelles en économie.
Kahneman distingue deux systèmes qui représentent deux “vitesses de la pensée” :
- Le système 1 : automatique et incontrôlable, qui fonctionne avec des associations d’idées, de souvenirs, d’émotions, etc. C’est grâce à lui que nous avons une vision cohérente mais biaisée de la réalité – petite dédicace aux “delulu” de tiktok, votre système 1 semble avoir pris les commandes.
- Le système 2 : calculateur et se structure plus lentement. Il est le résultat d’un effort mental et prend en compte le système 1.
Pour aller plus loin je vous propose de regarder cette vidéo
Donc les biais sont des déviations qui se sont créés souvent pour nous protéger à un instant t et qui aujourd’hui nous joue des tours. Il en existe en nombre, sinon on ne s’amuserait pas.
Je prendrai le temps dans de futurs articles de me pencher sur certains des biais les plus connus avec des exemples concrets de situations dans lesquelles nous les rencontrons.
Voici les catégories de biais cognitif telles que vous les trouverez en vous rendant simplement sur wikipédia :
- biais sensori-moteurs
- biais attentionnels
- biais mnésiques
- biais de jugement
- biais de raisonnement
- biais lié à la personnalité
Il existe des méthodes scientifiques qui permettent de limiter les biais cognitifs dans les travaux de recherches, des relectures selon des méthodes spécifiques. À notre humble niveau le travail sur soi, la connaissance de soi et des ses propres biais sont un bon moyen de gommer nos propres biais.
Le fait de tenir des journaux retraçant nos raisonnements et nos processus de décision lorsqu’ils ont lieu nous permet de pouvoir les étudier a posteriori pour constater les biais à l’œuvre.
Enfin je suis persuadée que trouver des personnes qui nous tiennent responsables face à nos raisonnements, les challengent et nous obligent à ne pas nous voiler la face est essentiel. J’ai pour ma part la chance de partager ma vie avec des personnes d’horizons épars ce qui me permet de recevoir des retours et des conseils complémentaires et parfois même allant à l’encontre de toutes mes intuitions. Cela m’oblige à prendre plus de temps pour réfléchir. Je me force à être moins impulsive, à demander plus de temps pour décider afin de mettre toutes les chances de mon côté lorsque les enjeux sont élevés et les conséquences de mes choix difficilement réversibles.
Nous pouvons donc étudier les biais cognitifs pour tenter de nous y soustraire, j’ajouterai à cet exercice une dernière catégorie de “tricks” à inclure dans le programme de notre grand spectacle. Ceux qui déjouent toutes les delusions, et les illusions : les modèles mentaux.
Exercer son esprit pour aller au devant des biais.
Spoiler alert : je vais à nouveau vous parler de mes Laurel & Hardy personnel, ils sont aux modèles mentaux ce que Beyoncé et Jay Z sont au RnB, Shane Parrish et Sahil Bloom. Je m’emballe certainement. C’est en tout cas grâce à eux que mon éducation sur le sujet a été faite.
Dans son livre, mais aussi sur son blog, Shane Parrish nous explique que les modèles mentaux agissent comme des lentilles à travers lesquelles nous observons le monde. Chaque modèle nous permet d’obtenir une perspective différente, l’objectif étant de limiter au maximum nos angles morts afin de prendre les meilleures décisions possibles.
Autant vous prévenir, la gymnastique mentale que demande l’utilisation des bons modèles au bon moment est à peu près aussi éprouvante que celle à laquelle me soumet Johanna… mais à l’instar de la préparation physique, la répétition crée l’aisance.
Il n’est pas question de complexité des modèles mais plutôt de la rigueur que cela demande de ne pas se laisser happer par nos bonnes vieilles habitudes qui sont bien plus confortables. Je vous laisse le soin d’aller découvrir les garde-fous que Shane Parrish recommande dans son livre. Il existe de nombreuses manières, assez simples, de se prémunir de notre tendance à retomber dans nos travers.
L’idée avec les modèles mentaux est de vous exercer à les utiliser avec régularité afin d’améliorer la qualité de vos raisonnements.
“The quality of your thinking depends on the models that are in your head”
The Great Mental Models Project by Farnam Street
L’utilisation des modèles mentaux repose sur l’idée que les meilleurs concepts de chaque discipline nous permettent une fois combiné de limiter nos risques d’erreur. Vous allez donc pouvoir utiliser des modèles utilisés dans des domaines variés : physique, économie, etc. Cela va vous amener à développer une pensée multidisciplinaire, et donc cultiver votre curiosité et par extension votre créativité. Exercer cette capacité nous permet de trouver plus facilement des solutions diverses aux problèmes que nous rencontrons. Alors si vous avez cerné correctement le contexte de votre prise de décision, que ce soit un problème ou non d’ailleurs, et que vous vous efforcez de l’observer grâce au(x) modèle(s) le(s) plus opportuns, vous serez dans une posture des plus favorables pour prendre votre décision.
Sahil Bloom présente régulièrement des modèles mentaux dans ses tweets, podcasts, et vidéos. Il soulève cependant un point important que je souhaite mentionner avant de conclure cet article : un modèle mental n’est efficace que s’il est utilisé correctement.
Je vais donc reprendre un des exemples qu’il utilise pour vous expliquer ce point. “The map is not the territory” (la carte n’est pas le territoire), est un modèle qui nous permet de comprendre que l’usage erroné d’un modèle le rend inefficace.
Imaginez que vous utilisez une carte pour vous repérer pendant votre voyage, les deux principaux problèmes que vous pouvez rencontrer sont :
- La carte n’est pas celle du pays que vous visitez, une carte d’Espagne en Italie ne vous sera pas d’une grande utilité.
- La carte n’est pas à la bonne échelle, vous visitez Florence et possédez une carte de l’Italie – bonne chance.
Dans les deux cas votre carte (modèle mental) n’est pas une représentation précise et utile du territoire dans lequel vous évoluez. Vous voyez où Sahil Bloom veut en venir avec cet exemple ?
Utilisez des modèles c’est bien mais encore faut-il s’assurer que ceux-ci sont adaptés à la situation. D’ailleurs une des erreurs les plus communes est de trop utiliser un modèle qui s’est avéré performant par le passé et donc ne plus prendre le temps de se demander si c’est la bonne carte pour lire le territoire qu’on étudie dans cette nouvelle situation.
Prendre de bonnes décisions repose donc sur :
- une bonne définition du problème,
- une évaluation factuelle de l’environnement,
- une capacité à réduire les angles morts grâce à des modèles mentaux,
- un travail de fond visant à minimiser l’impact des défauts qui nuisent à notre clarté mentale,
- la volonté d’apprivoiser nos biais et mettre en place des garde-fous pour nous en prémunir,
- l’humilité tout au long du processus.
Si vous traversez une période difficile et que vous souhaitez ne plus avoir à prendre de décisions, voyez-les comme un jeu. Un exercice qui vous permettra d’apprendre à mieux connaître le fonctionnement du labyrinthe de vos pensées. Découvrir de nouveaux modèles mentaux en explorant de nouvelles disciplines et tenir un journal de bord de tous vos cheminements vous permettra de tisser un fil d’Ariane sur mesure et d’être préparé le jour où les décisions les plus importantes de votre vie se présenteront à vous.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision diront certains, je préfère pour ma part être préparée et prendre les miennes dans les meilleures conditions possibles.
“I believe in the discipline of mastering the best of what other people have figured out.”
Charlie Munger
Voilà Charlie Munger, une des inspirations des personnes citées dans cet article, que j’ai eu la chance de voir IRL à Omaha deux années consécutives.
Ce portrait trône fièrement dans notre salon. Un bon reminder de ne pas se précipiter quand on prend des décisions importantes.
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