Personne ne veut bosser avec des con·nes. Jusque là rien de nouveau sous le soleil. Et pourtant.
Lorsqu’on dresse le portrait robot de nos collaborateur·ices idéaux on est souvent très exigeant·e, et c’est tant mieux! Cependant il y a une notion qu’on peut vite laisser de côté, pour attirer des personnes intelligentes il va falloir se comporter soi-même comme une personne intelligente.
« How to find a good spouse? The best single way is to deserve a good spouse…To get what you want, you have to deserve what you want. » – Charlie Munger
Quel que soit le domaine de notre vie concerné, il est essentiel d’être à la hauteur des attentes qu’on définit pour les personnes qui souhaitent entrer dans notre cercle.
Je pense que j’ai toujours su qu’il était important d’être fiable, honnête, efficace… et tout ce que vous voulez dans mon travail, et dans ma vie. Mais je crois aussi que, comme tout le monde, il m’est arrivé de me trouver des excuses, de faire faux bond à des personnes qui comptaient sur moi et de ne pas prendre pleinement mes responsabilités.
Seulement souvent quand on fait ça on est persuadé·e que nos excuses sont valables et il faut qu’on se fasse secouer par une personne extérieure ou la vie pour comprendre qu’on fait partie du problème.
Raise the bar
Il n’est pas question de revoir ses attentes à la baisse pour ne pas avoir à faire face à ses propres déficiences.
Pour ma part je veux des clientes investies, capables de se remettre en question, qui prennent mes conseils en considération. Alors quand je suis à la place de la cliente, ou bien seulement quand mon amoureux me fait remarquer que je suis en tort, j’essaie de ne pas être une tête de mule et de reconnaître mes torts. Cela vaut aussi quand je ne suis pas à la hauteur avec mes clientes. Je ne suis pas infaillible et quand je commets une erreur je m’efforce de la corriger le plus rapidement possible et surtout je la reconnais. Je ne supporte pas quand mes clientes essaient de me cacher des trucs qu’elles font qui viennent semer la zizanie dans ce qu’on a prévu! C’est pas grave du tout, mais si je dois jouer à Sherlock Holmes plutôt que de savoir directement qu’elles ont tenté une bidouille parce que (à mon image) la patience n’est pas leur fort, on perd toutes du temps (et de l’argent).
J’essaie de ne pas me contenter de ce que j’ai. Pour beaucoup c’est du perfectionnisme et c’est une nuisance. Je pense que continuer à réhausser la barre c’est m’assurer de ne pas me reposer sur mes lauriers. C’est un moyen de ne pas m’enliser et finir par m’ennuyer dans ce que je fais. Car rien de pire que l’ennui pour entâcher ma performance et la qualité de ce que je produis pour mes clientes.
L’ennui c’est comme de la mélasse, ça a vite fait de vous engluer au fond du marécage de la médiocrité. Et une fois que vous êtes là-bas, ce ne sera pas fun comme un dîner chez Shrek. Si vous n’avez plus le cœur à l’ouvrage vous allez attirer moins de clients et surtout des clients à votre image. Car si vous vous contentez du marécage il y a de fortes chances qu’eux aussi !
Comment on s’assure d’être digne des attentes qu’on a pour les autres ?
Alors comment je fais pour m’assurer que j’ai pas de la gadoue jusqu’aux genoux ? Et bien j’ai des garde-fous!
- Mon entourage : clairement c’est ma meilleure technique pour ne pas me laisser aller. Mon entourage sait quelles sont mes attentes envers moi-même, il m’aide à ne pas être trop dure et à ne pas me laisser aller quand les temps sont durs.
- Mes journaux : avoir une trace écrite de ses prises de décisions, de ses réflections, c’est un moyen de se rendre compte quand on est en train de se trouver des excuses.
- Les accompagnements : en coaching ou en thérapie on vient observer et comprendre les comportements qu’on a. Que ce soit les bons comme les mauvais. Ça permet aussi de ne pas être trop rude avec soi-même, ma spécialité. Bac + 10 en autoflagellation.
- La communication : demander aux autres d’exprimer clairement leurs attentes, exprimer les siennes et recadrer si besoin est un très bon moyen de ne pas être dans une situation où une partie est insatisfaite. Dire à mes clientes ce que j’attends d’elles est aussi important que de savoir ce qu’elles attendent de moi (ça marche avec mes amis, ma famille, etc.).
Mes attentes en tant que bras droit
Lorsqu’on est bras droit, on rentre dans les parties les plus stratégiques et délicates de la vie d’une entreprise. J’ai souvent accès à des informations très confidentielles et c’est difficile pour mes clientes de me faire confiance alors qu’on est encore deux inconnues qui s’apprivoisent au début. Une de mes attentes et donc de mes promesses c’est la confidentialité.
Je promets aussi à mes clientes une confiance absolue, donc je leur offre la mienne. Je ne vais pas repasser derrière elle si on se répartit des tâches (sauf si elles me le demandent) et vice versa. Je ne peux pas faire un travail correct si je me retrouve avec une personne qui veut garder la main sur tout ce que je fais.
Je m’astreins à une franchise totale, je ne peux pas travailler en n’étant pas sincère. Si je pense qu’on va dans le mur, qu’une idée est à côté de la plaque, je le dis. J’essaie de prendre des pincettes mais je ne laisserai jamais mes clientes prendre des décisions qui pourraient leur nuire. Je leur fais part de mon avis et je respecte le leur. Je ne suis pas là pour prendre leur place. Je suis un soutien et un conseil, je dois aussi accepter que parfois nous ne serons pas d’accord et que ma cliente aura toujours le dernier mot.
J’attends de mes clientes d’être ponctuelles, compréhensives et tolérantes. Je respecte donc les horaires de nos rendez-vous, les deadlines des livrables. J’entends cependant que les urgences avec un enfant ne sont pas prévisibles, que certaines choses ne préviennent pas et jamais je ne leur reprocherai de prendre soin d’elles et de leur famille en priorité.
Lorsqu’on prospecte, qu’on répond à des appels d’offres et des offres d’emplois, il est essentiel de comprendre que le client nous choisit parmi de nombreux autres profils mais nous le choisissons aussi.
J’ai déjà refusé des clientes et je serai prête à le faire à nouveau si je sens que je ne suis pas la bonne personne pour les aider. Ça peut être une question de missions qui ne rentrent pas dans mon périmètre, mais aussi une question de personnalités qui ne fonctionneront pas ensemble. Je vous promets qu’il vaut mieux quelqu’un qui vous dise sincèrement que ça ne marchera pas plutôt qu’un freelance qui se force et avec qui la collaboration sera laborieuse.
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