Se foutre du qu’en dira-t-on

Cela fait 6 ans que j’ai choisi de quitter mon dernier emploi salarié. Cela fait 6 ans que j’entends des remarques concernant mes choix de vie professionnels. Soyons honnêtes des remarques concernant mes choix de vie tout court j’en ai toujours entendu mais le statut de cheffe d’entreprise et le choix de sortir du modèle “classique” a été à l’origine de beaucoup de conseils et avis non sollicités. 

Le plus dur a été la réaction d’une très bonne amie de l’époque qui m’a clairement dit que “je n’avais rien compris” si je préférais me payer une misère pour faire ce qui pourrait me décrocher 80k€ par an dans un cabinet de conseil. Ce soir-là j’ai quitté le bar où on célébrait son anniversaire sans dire au revoir, et on ne s’est jamais revues.

Des personnes qui ne comprennent pas, qui ont peur pour moi, qui ont des conseils (alors qu’ils n’ont jamais accompli ce que je cherche à faire), qui ont un avis sur à peu près chaque décision que je prends il y en aura toujours. 

Avoir la peau dure ça s’apprend mais je crois que le plus important est d’apprendre à sauver sa peau de tout ce brouhaha qu’on peut finalement assez facilement éviter. 

Voici les quelques leçons que j’ai tirées de mon entraînement long et pénible pour apprendre à me foutre du qu’en dira-t-on.

1.Dire bye-bye s’ils ne restent pas cools.

Oui, comme Menelik.

Ça peut sembler élémentaire mais se séparer des éléments perturbateurs c’est le meilleur moyen de ne pas perdre le cap. Rien ne nous oblige à garder dans notre cercle les personnes qui s’octroient le droit de nous en mettre plein la tête sans se soucier des conséquences.
Je parle souvent de l’importance de l’entourage, c’est évidemment choisir qui reste mais aussi qui part. Et rien ne vous oblige à expliquer pourquoi vous coupez les ponts. Si vous avez le courage et l’envie de le faire, c’est bien, si ce n’est pas le cas c’est ok aussi.

2.Énoncer clairement les règles

Pour soi et pour les autres.

On oublie vite ses propres règles du jeu. Surtout quand on se fait bousculer par la vie. Donc avoir un “playbook” c’est hyper important. Ces règles, j’en ai déjà parlé, c’est comme les incontournables pour entrer dans ton univers. Par exemple mes proches savent que je n’écoute pas les vocaux de plus de 3 minutes (sauf dérogation spéciale), je pose mon téléphone vers 21h30, je n’ai aucune notification sur mon téléphone, je n’aime pas les appels à l’improviste qui me créent énormément d’anxiété, j’ai besoin qu’on me dise la vérité telle quelle même si c’est dur. Mes clientes savent que tout ce qui concerne le travail c’est sur Slack, que je coupe le week-end sauf indication contraire, que je ne continuerai jamais un contrat si je vois que je ne suis pas la meilleure solution pour elles.

Connaître et faire connaître ses règles, c’est un moyen de poser un cadre qui filtre les potentiels problèmes et personnes problématiques. 

3.Bosser son assertivité 

Pour pouvoir imposer ses règles il faut savoir se faire entendre. Parfois les personnes qui nous balancent leurs états d’âme concernant notre mode de vie et/ou notre business ne sont pas des personnes avec qui il est facile de se faire entendre.

Dire stop, recadrer les gens (que ce soit Mamie ou Jean Michel je-sais-tout – attention parfois ils fusionnent, comme pour ma grand-mère : Huguette je-sais-tout), c’est un sport qui peut être très compliqué. Surtout si vous êtes un people pleaser en rémission (comme moi). 

Personnellement le coaching, l’EFT (emotional freedom technique), et m’obliger à défendre mes intérêts même dans des trucs hyper simples du quotidien m’a appris à m’affirmer. Par exemple dire à ma prothésiste ongulaire que c’est pas la bonne couleur, demander à ma coiffeuse d’ajuster mon brushing, renvoyer mon plat car la cuisson n’est pas la bonne au restaurant, tout ça c’est des entraînements simples mais efficaces. Le jour où il faut dire à Mamie que si c’est un vrai job et à Jocelyne que non je vais pas appliquer la stratégie à la mords-moi-le-noeud qu’elle a vu passer sur insta pour mon développement, et bien je suis certes pas hyper sereine mais je ne vais pas me laisser faire. 

4.Quitter la conversation

Il y a aussi les fois où ça ne vaut pas le coup de se battre. Choisir ses combats c’est choisir sa paix. Par exemple, il y a des situations où il est important pour moi de défendre mes intérêts, en revanche il y a des choses pour lesquelles je ne me bats plus. Je ne perds plus de temps avec les personnes qui veulent m’expliquer comment faire mon job et qui n’ont pas de business (et n’en auront jamais). Je ne dialogue pas les personnes qui cherchent la confrontation sans véritable raison, je ne donne pas d’énergie aux conflits stériles. Ça m’évite de parler à un mur et de me prendre des vagues de violence gratuite.
Savoir quand se retirer c’est un super-pouvoir. Et pour cela il est important de connaître ses limites. 

5.Connaître son sujet

L’idée c’est de bien connaître ses contre-arguments pour pouvoir bien les repousser. Souvent les reproches, conseils et remarques qu’on va nous faire sont les mêmes, ou dans le même registre. C’est là que j’applique le conseil de Charlie Munger qui s’évertuait d’entrer dans un débat en connaissant aussi bien le point de vue opposé au sien que le sien.

Je connais donc sur le bout des doigts les trucs types auxquels je suis confrontée et je maîtrise les réponses à apporter à chacun d’eux. 

Ainsi je garde mon calme, je me sens en contrôle total de la conversation et à nouveau je sais quand j’ai affaire à une impasse et je dois simplement quitter la conversation.

6.Avoir un journal de décision

C’est le meilleur moyen de se souvenir de POURQUOI on a choisi de faire comme ci et pas comme ça. C’est un super rappel en cas de doute et surtout ça permet de ne pas perdre le fil quand le brouhaha autour se fait un peu trop pesant. 

Pour en savoir plus sur comment prendre de bonnes décisions je recommande vivement la lecture de “Clear Thinking” de Shane Parrish

7.Lister ses personnes ressources

Alors vous allez me dire que vous savez qui sont vos personnes ressources. Ok, mais quand vous avez un coup dur et que vous doutez vous allez sûrement perdre un bout de vos moyens. 

Mon conseil c’est d’avoir une note quelque part avec qui appeler pour quoi. 

Moi j’appelle mon grand père pour rire de tout et de rien, j’appelle Léa et Chloé pour les conseils carrière, j’appelle Augusta ou Johanna quand j’ai besoin d’être pleinement écoutée, j’appelle Ornella quand j’ai besoin d’honnêteté et d’un coup de pied au derrière.
Avoir cette liste écrite quelque part c’est s’éviter la gymnastique dans un moment difficile de se demander qui va bien pouvoir nous aider. 

8.Accepter qu’on est tous le cons et/ou le méchant dans l’histoire de quelqu’un.

Je crois que ça, c’est la véritable clé pour s’en foutre. Il est impossible de plaire à tout le monde. Il est impossible de toujours être irréprochable, même en faisant de son mieux on parviendra à fauter aux yeux de x ou de y.
La solution c’est pas de se foutre de tout et de tout le monde mais plutôt d’accepter que si quelqu’un veut voir en toi un problème il le verra. C’est comme ça.
Moi il y a des gens qui pourraient me filer des places pour le dernier concert du Eras Tour je les détesterais encore, parce que même si j’essaie d’être ouverte d’esprit je suis comme vous : humaine ! 

Donc il te suffit de t’en tenir à tes règles et si cela dérange et bien il y a de la place ailleurs, les gens n’ont pas à garder le nez sur ce que tu fais. 

Je suis loin de parvenir à m’en foutre tout le temps et parfois je suis blessée plus que je veux bien l’admettre. Mais je continue d’apprendre et d’être reconnaissante pour chaque situation qui me permet de revêtir mes plumes de canetons en cheffe et de laisser glisser les problèmes sur mon dos sans sourciller.

Je vous souhaite de parvenir à en faire de même ! 

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

DECOUVREZ MES RÉALISATIONS

Crocomaman – Offre, tunnels & automations

Crocomaman – Offre, tunnels & automations

J'accompagne Clara, la créatrice de Crocomaman, dans son quotidien de Cheffe d'entreprise depuis un an. Ensemble nous avons fait le tour de son business. De la gestion quotidienne, aux projets long terme en passant par la mise en oeuvre de stratégies diverses et...

PowHER Ta Carrière – Systématisation de lancement

PowHER Ta Carrière – Systématisation de lancement

Je travaille avec Sarah, la fondatrice de PowHER ta Carrière depuis 6 mois.Sarah est venue à moi en étant à la recherche d'un bras droit pour le long terme avec pour un objectif double : Structurer et systématiser le lancement de ses formations Relancer sa...