Si vous me lisez régulièrement, vous savez que j’aime m’intéresser à nos processus de prise de décision. Pourquoi ? Car nos décisions sont les rouages de la vie que nous construisons. J’ai certainement un biais concernant ce sujet car la peur d’avoir des regrets est une de celle qui m’est le plus chevillée au corps. Imaginez réaliser à la fin de votre vie que vous êtes passé à côté.
Savoir prendre des décisions correctes pour soi est un exercice qui s’apprend. Mais qui a un coût.
Qu’est-ce que le coût d’opportunité ?
Le coût d’opportunité, c’est le bénéfice auquel on renonce en choisissant une option plutôt qu’une autre. C’est le chemin non emprunté, l’opportunité manquée. Par exemple, si vous décidez de passer une soirée à regarder un film, le coût d’opportunité est le temps que vous auriez pu passer à lire un livre, à faire du sport, ou à travailler sur un projet personnel (ou l’inverse, le temps passé à bosser est du temps qui ne sera pas passé à finir de lire Iron Flame par exemple – au hasard)
Comprendre comment ce coût fonctionne est essentiel pour prendre des décisions éclairées. En étant conscient·e de ce que vous sacrifiez (ou juste laissez de côté pour plus tard – on n’est pas obligé de faire du drama) en faisant un choix, vous pouvez évaluer plus précisément la valeur de ce choix. Cela vous permet de :
- Prioriser vos objectifs: vous allez vite mettre le doigt sur ce qui est vraiment le plus important pour vous, vous pouvez alors mieux allouer votre temps et vos ressources.
- Éviter les regrets: vous prenez vos décisions en connaissant l’ensemble des éléments qui pèsent dans la balance, pas juste le plateau qui vous intéresse aujourd’hui.
- Maximiser votre satisfaction: c’est assez simple, vous allez chercher le moyen d’avoir le meilleur rapport coût-bénéfice, oui ça peut sembler “sans coeur” mais c’est ce qui vous assurera la plus grande satisfaction in fine.
Tout cela rejoint le concept dont on a déjà discuté de gratification différée. Le coût d’opportunité à l’instant de la décision peut sembler élevé à une personne qui n’est pas dans une dynamique de gratification différée.
Par exemple, je choisis de ne pas faire la grasse matinée et d’aller courir, puis de lire 30 minutes ce matin. De manière immédiate cela me coûte assez cher de sortir du lit à 6h30 ou 6h45 si je peine vraiment. Mais sur le long terme la grasse matinée me coûtera potentiellement ma bonne santé (sous réserve que j’ai bien eu mes 8h00 de sommeil même en levant tôt) et tout un tas de bouquin que je rêve de lire (on sait tous·tes que j’aurais jamais le temps de lire tout ce que je veux en une seule vie).
La conscientisation du coût d’opportunité m’aide à m’extirper du lit de bon matin.
Les compromis, tout un art.
Cela m’amène donc au mécanisme de compromis, la négociation interne qui nous est demandée à chaque décision, même les plus minimes. Chaque chose à laquelle vous dites oui est inévitablement liée à une chose à laquelle vous renoncez.
Ce soir je vais voir une comédie musicale avec une amie, et bien c’est une soirée que je ne partage pas avec mon amoureux.
Je suis intimement persuadée que l’art du compromis est intimement lié à la connaissance de soi. Si vous ne savez pas qui vous êtes, et encore moins qui vous souhaitez devenir, il est difficile de savoir où placer vos priorités et quelles actions favoriser ou délaisser pour atteindre l’objectif que vous avez en tête.
Nous revenons souvent à cette connaissance de soi comme clé d’un bon processus décisionnel. Sans elle on ne connaît ni la direction, ni les dangers auxquels on pourra faire face.
Le compromis est la mise en œuvre de notre connaissance de nos besoins, de nos envies, de nos fonctionnements et de nos rêves.
Par exemple, je souhaite avoir une alimentation saine, mais je sais que je n’ai pas entièrement réglé mes soucis concernant mon rapport à la nourriture. Ainsi quand je suis stressée, triste ou en colère je fais face à des envies diverses et variées clairement pas toujours dans la catégorie “saine”. Dans ces moments-là je choisis d’apaiser mes émotions en cédant plutôt que de faire monter mon niveau d’alerte en résistant. Je sais que cette solution est passagère, je fais le compromis en connaissance de cause.
Connaître vos options correctement, vos biais afin de savoir ce qui joue en votre faveur (mais aussi contre vous) à l’intérieur de vous, et enfin vos envies c’est ce qui vous permettra de calculer vos coûts d’opportunité correctement et de ne pas vous méprendre lorsque vous faites des compromis.
J’espère que cela vous permettra de vous approcher de vos rêves.
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